02 novembre 2005

Utiliser un fauteuil roulant

Cet article est un témoignage qui relate ma propre expérience de l'utilisation du fauteuil roulant.

Ayant de plus en plus de difficultés pour marcher, j'ai vu mon autonomie et mon rayon d'action diminuer progressivement jusqu'à ne plus me permettre d'accompagner mes proches pour visiter des sites touristiques, des expositions ou des musées ou plus simplement pour la balade. Plus de possibilités non plus de m'adonner aux joies du shopping.

J'ai donc dû vaincre mes réticences et me résoudre à utiliser un fauteuil roulant. Après une courte période d'adaptation, je me suis rendu compte que les avantages apportés par son utilisation compensaient largement les inconvénients.

Comme il s'agissait d'un fauteuil manuel, j'étais dépendant de bonnes volontés pour me pousser ou pour charger et décharger le fauteuil de ma voiture. C'est mon épouse toujours dévouée qui, la plupart du temps, remplissait la fonction essentielle de motorisation car mes bras n'étaient pas assez énergiques pour assurer la propulsion sur une longue période. Mais qu'à cela ne tienne, pendant deux années, nous avons pu faire ensemble pas mal de choses avec ce dispositif.

On n'est jamais content de son sort, c'est bien connu ! Alors j'ai voulu retrouver l'autonomie en plus de la mobilité, j'ai donc envisagé l'acquisition d'un fauteuil roulant électrique.

Cette démarche est plus complexe car il s'agit d'un matériel plus coûteux, et outre le choix du modèle et des caractéristiques du fauteuil, il faut également se préoccuper de son moyen de transport, car c'est un appareillage beaucoup plus lourd que le modèle manuel.

Je passe sur les détails de cette démarche qui feront l'objet d'un autre article. Elle a cependant duré environ deux ans entre la prescription du neurologue et la complète mise en opération.

Pour résumer, j'ai donc un fauteuil roulant électrique dont la puissance et l'autonomie me permettent d'aller à l'intérieur (galeries marchandes) comme à l'extérieur (trottoirs, pistes et rues horizontales ou pentues), l'encombrement et le poids du fauteuil me permettent de le loger dans le coffre de mon Scénic. Je peux, sans l'aide de personne et à l'aide d'un treuil spécial, effectuer l'opération de chargement ou de déchargement du fauteuil en deux minutes environ.

Depuis, j'ai retrouvé une grande partie de cette autonomie si précieuse que j'avais perdu depuis plusieurs années.

Je peux aller faire des courses ou simplement fouiner dans les magasins pour le plaisir.

Je peux aussi me rendre dans le local du club informatique dont je m'occupe.

Je peux aller me promener dans un parc ou un jardin public, ou même dans la forêt qui jouxte la résidence où j'habite.

Je peux enfin aller me promener avec mes petits enfants, accompagner la plus grande ou transporter les plus petits (très contents de ce mode de transport pas ordinaire).

La liste serait longue des petits plaisirs retrouvés, et elle compense largement le pincement fait à l'amour propre que l'on ressent quand on utilise ce signe extérieur de handicap.


Alors, si l'état de vos muscles le nécessite, n'hésitez pas à utiliser tout ce que la technologie met à notre disposition. Et même si les conditions paraissent difficiles, dites-vous que tous les problèmes valent la peine d'être étudiés et que bien souvent une solution existe !

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